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« Ô soleil ! Toi sans qui les choses ne seraient pas ce qu’elles sont ! »

Edmond Rostand

Ce mardi 1er juillet, 16 départements métropolitains sont placés en “vigilance rouge canicule”, tandis que 68 sont en “vigilance orange”.

Ce dispositif d’alerte permet de répondre à la vague de chaleur qui dure depuis plusieurs jours en France. Inédite, cette canicule a d’importants effets sur la vie quotidienne des Français.

À l’échelle locale, quelles sont les mesures concrètes à la portée du maire pour limiter les conséquences négatives des fortes chaleurs et prendre soin des habitants de sa commune?

Voici quelques idées pratiques.

Anticiper la canicule dans la commune

Rappelons avant tout que le rôle du maire en période de canicule est fondamental.

Il s’agit même d’une obligation, puisqu’en vertu de ses pouvoirs de police, il est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires à la sécurité et à la santé des habitants. Normalement, la canicule fait partie des risques dont le Plan Communal de Sauvegarde prévoit la gestion. Ce document programmatique est élaboré par le maire pour assurer la sécurité sanitaire de sa commune.

Pour le maire, il s’agit de prévenir les épisodes de canicule par un certain nombre d’actions indispensables. Par exemple, vérifier le bon fonctionnement du réseau d’eau afin que l’approvisionnement ne fasse pas défaut. Il peut aussi guetter les alertes de la préfecture, assurer une veille météo. Le maire a également le choix de prendre un arrêté pour limiter ou décaler les horaires de travaux publics sur la voirie communale, interdire une manifestation. Dans les communes dotées d’un lieu de baignade (bord de mer, lac, piscine municipale), la municipalité peut utilement recruter du personnel diplômé supplémentaire pour surveiller ces espaces.

Par ailleurs, la prévention de la canicule passe par une communication efficace. La mairie avertit les habitants des mesures mises en place, diffuse des recommandations spécifiques… Le maire a également la possibilité de communiquer un plan de la ville recensant les fontaines à eau potable, les îlots de fraîcheur, les zones ombragées…

Ainsi pour Le Pian-Médoc, nous pouvons imaginer une école faite en extérieur dans les lieux boisés de notre commune, mettre à disposition des points / jeux d'eau, aménager une salle climatisée pour accueillir les personnes isolées, vulnérables ou vivant dans un logement "fournaise", adapter les heures de travail...

La gestion sanitaire d’une vague de chaleur

D’une part, la gestion d’un épisode caniculaire passe par une étroite collaboration entre le maire et les services locaux.

En effet, le maire s’appuie sur le CCAS qui tient à jour un fichier des personnes âgées et dépendantes. Il peut ensuite, sur la base de ce registre, proposer des services aux personnes vulnérables. Il s’agit d’actions variées telles que des visites régulières, la surveillance de la température du logement, ou des mesures adaptées (courses, déplacements, entraide). Pourquoi ne pas recruter des jeunes dans le cadre d’un service civique pour prendre en charge ces missions? Le lien avec les services de secours et les pompiers est également indispensable. C’est d’autant plus le cas dans les communes situées en zone forestière, où le maire doit impérativement interdire les feux, anticiper les incendies.

D’autre part, la canicule a des effets importants sur les bâtiments et les conditions de travail des habitants. Ainsi, le maire peut être conduit à prononcer la fermeture de l’école primaire si la température des locaux est trop élevée. En tant qu’employeur, il doit également s’assurer que les conditions de travail des agents municipaux sont correctes, que les locaux sont climatisés… Généralement, il délègue cette mission à son directeur général des services.

Adapter sa commune à la canicule, un défi du réchauffement climatique

À l’heure du réchauffement climatique, il semble utile de considérer la gestion caniculaire à long terme et d’envisager un urbanisme adapté aux nouvelles températures.

Le maire joue un rôle moteur dans ce domaine, qui est à la fois un enjeu d’aménagement et de santé publique. Il peut en effet proposer de planter plus d’arbres, qui contribuent à réduire la température de l’air et du sol. L’extension des espaces verts en centre-ville, l’installation de fontaines à eau potable, voire de brumisateurs ou d’espaces aquatiques permettent aussi aux habitants de se rafraîchir. De tels dispositifs sont, par ailleurs, des facteurs de sociabilité et de cohésion sociale.

Ainsi, en plus de mesures ponctuelles et éphémères liées à la gestion directe de la canicule, les maires peuvent prévoir un aménagement urbain intégrant de manière pérenne la prise en charge des fortes chaleurs. Pour un élu local, la capacité à gérer une situation de crise comme une canicule démontre aux yeux des habitants l’efficacité de l’action municipale.